Méshyt VS Lukas

De dehors, on remarque que le bar se trouve dans un bâtiment haut de 3 étages. Ce bâtiment à l'air désaffecté : les fenêtres sont hermétiquement fermées par des planches et la porte d'entrée semble murée lorsqu'on regarde de la rue en face. Le seul signe récent d'activité est le panneau marqué "Le Bar du Caire" en lettres néon, ressemblant presque à des hiéroglyphes. En dessous, on peut lire "bar karaoké". Ce panneau est situé au dessus d'un petit escalier étroit en pierre qui descend abruptement. Du sous-sol, on peut entendre le bruit des discussions. L'escalier débouche sur le bar en lui-même. Lorsqu'on descend on a l'impression de pénétrer dans une ancienne pyramide, l'architecture y est réellement fascinante. En son centre, le plafond est haut de plusieurs mètres et on se rend compte que les trois étages censé constituer le bâtiment sont en faites inexistant. L'éclairage est assuré par une série de spots placés le long des murs, en éclairage indirect. Juste en face de l'entrée se trouve le comptoir, en bois, long de cinq mètres, avec des tabourets disposés à intervalles réguliers juste devant. Derrière ce comptoir, se trouve tout l'attirail que l'on s'attend à trouver dans un bar : pompes, eviers, bouteilles, verres,...etc Il y a une porte menant vers l'arrière à l'extrémité gauche du zinc et trois barman à disposition de tout consomateurs ayant de quoi payer. Sur la gauche, il y a une petite estrade surélevée de cinquante centimètres, on y trouve un écran et deux micros. Le passage à côte de la scène mène à une porte, avec un écriteau "toilettes". Une autre porte se trouve à l'arrière de la scène, sans doute mène t'elle à d'anciennes loges. A l'autre extrémité de la salle se trouvent trois grosses banquettes de cuir disposées en arc de cercle, plusieurs tables sont disposées dans l'espace libre entre, entourées de grosses chaises en bois. Un distributeur de cigarettes est placé à côté de l'entrée. Deux tables de billard sont également placés du côté "scène" de la salle. Tout est si calme ici, c'est sans doute pour cela que Lukas aime ce bar et le fréquente régulièrement depuis son arrivée. Au moins ici, il sait que personne ne lui posera de question et mieux encore, ne lui sautera dessus pour un autographe ou juste pour vérifier qu'il était bien qui il était. Assis dans un coin assez sombre il siroptait tranquillement une boisson locale qu'on lui avait servi sur sa demande. Il se contenta de rester ainsi, observant l'entrée comme s'il attendait quelqu'un ou peut-être quelque chose. Les minutes et les heures passaient, mais Lukas n'en voyait pas le bout de toute façon une de plus ou une de moins, peu lui importer.

Méshyt VS Lukas

Ce calme était à la fois reposant mais pourtant extrèmement lassant. Lukas n'avait rien de particulier à faire mis à part attendre que le temps passe. Il buvait avec une telle lenteur qu'on pouvait penser qu'il s'assigait d'une image au ralenti. Il laissa son regard traverser le bar, observant les gestes à répétitions du barman ou encore les rares clients essayant de passer inaperçu dont les discussions devaient être des plus sombres. Son verre tournait dans sa main, son regard balayait continuellement la pièce, son esprit s'envolait ailleurs, à d'autres époques, dans d'autres lieux. Il ne se souvenait plus très bien, mais en fermant les yeux, en laissant son ouïe explorer les divers sons qui l'entouraient. Il resentait comme une vague de chaleur, un sentiment familier, mais pas le moindre souvenir. Il bu une nouvelle gorgé et porta sa main à sa poche, sentant son portable vibrer. Un regard sur le nom qui s'affichait et il poussa un soupir, son manager ne le laisserait il donc jamais en paix ? Il ouvrit le message et le survola rapidement sans y porter le moindre intérêt. Puis il inscrivit rapidement une réponse qu'il envoya aussitôt.

Spoiler:

En réalité il n'était pas vraiment en "congé", il avait simplement pas de tournage dans la journée et pour une fois il avait réussi à échapper aux nombreuses interview et séance photos. Tout cela devenait lassant et c'était peu dire, car pour une personne qui ne viellisssait pas perdre patience était rare. Il termina son verre et se leva pour rejoindre le comptoir et demander un autre verre. C'était à croire qu'il était devenu acro à cette boisson, il esquissa un sourire lorsqu'on lui remit une bouteille entière. Depuis qu'il était arrivé il devait bien en être à son cinquième verres, pourtant pas trace d'un quelconque symptôme faisant penser qu'il soit saoûl. Alors qu'il retournait à la table où il était assis depuis quelque heure déjà et qu'il se servait un nouveau verre, une jeune femme fit son entrée. Lukas lui jeta un coup d'oeil rapide, aucune réaction, c'était pour lui une femme parmi tant d'autres et il n'avait aucune raison de perdre son temps à la contempler. Pourtant une impression étrange s'empara du bar, malgré le peu de monde qu'il y avait, la quasi totalité des regards s'étaient posé sur la nouvelle venue. Les femmes ne devaient pas être nombreuses en Egypte pour que l'apparition d'une seule créer une telle réaction. A moins qu'elle n'ait quelque chose de particulier. Sa curiosité ainsi attisé, Lukas quitta son verre pour porter son regard à cette jeune femme.

Elle était plus jolie que la moyenne, enfin, pour Lukas la beauté n'avait que peu d'importance. Il la fixait sans la moindre gêne, il trouva son regard assez fascinant. Néanmoins il ne pouvait le capter totalement, il retourna à son verre et bu avec calme avant de se redresser, de déposer son verre et de rejoindre la table où elle était installé. Une fois qu'il se trouva devant elle, il pu enfin capter son regard et l'espace d'une fraction de seconde un frisson glaciale le traversa. Cette femme lui faisait elle peur ? Impossible ! Un homme digne de ce nom... pourtant, une impression de déjà vu. Etait-il possible qu'il la connaisse ? Il ne pouvait le dire, lorsqu'il s'agissait de retenir visage, nom ou encore date il avait beaucoup de mal. Sa mémoire semblait totalement détraquer. Il sourit à son attention malgré le trouble soudain qu'il avait resenti un instant auparavant et demanda simplement :

"- On ne se serait pas déjà vu quelque part ?"

Pourquoi faire compliquer lorsqu'on peut faire simple ? Cette phrase il l'avait répété des centaine de fois, voir peut-être même des milliers. C'était "LA" phrase que tout homme se devait de connaitre, la base même de la technique de drague bidon qui raté toujours ou bien qui marchait dans le meilleur des cas. Mais cette fois-ci même si sa mémoire lui jouait des tours, cette phrase avait aussi le sens qu'elle avait. Il resta ainsi debout, une main sur la table, sans lâcher le regard de cette belle inconnu.

Méshyt VS Lukas

" Je ne crois pas qu'on se connaisse ... Mais je vous en prie, asseyez-vous et apporter votre bouteille avec vous, elle pourrait servir. "

Elle m'indiqua la chaise face à elle, m'invitant ainsi à m'asseoir. Je saisi la bouteille qui se trouvait sur la table où je me trouvais peu de temps auparavant et je m'installais. Aucun souvenir ne vint m'assaillir, juste un étrange sentiment. C'était dans ce genre de moment que je detestais ma maudite mémoire, cette mémoire défaillante qui ne me servait définitivement à rien. Il esquissa un petit et fin sourire, qui aurait cru que cette soirée tournerait ainsi. Et bien au moins cette fois ci il ne boirait pas seul, mais aurait un peu de compagnie et une compagnie féminine pour changer.

" C'est bien la première fois que je vous vois ici. Qu'est ce qui vous y amène ? Un peu de tourisme peut être car vous ne semblez pas être du coin. "

En plusieurs siècles il n'avait pas une seule fois penser à mettre les pieds en Egypte, certes l'idée l'avait traversé une fois mais il ne s'y était jamais résolu. C'était peut-être étrange mais ce pays lui avait toujours semblait dangereux. Sans doute était-ce idiot de sa part d'avoir peur d'un bout de terre, mais parfois lorsqu'il observait cette étendue de sable... il avait alors l'impression que le sablier du temps s'était brisé et que le sable qui le composait s'était déversé en un monticule éternelle que les hommes avaient nommés désert. Alors lui qui ne pouvait plus vieillir comprenait que d'une certaine manière chaque grain de sable était en réalité une seconde, une minute, une heure, une semaine, un mois, une année... de son existence déjà écoulé. Peut-être alors au fond de lui se disait il que lorsque la terre ne serait plus que sable, sa vie prendrait enfin un terme....

"- Je... je ne suis pas un touriste. Je suis ici pour le travail..."
Mentir n'était pas dans ses habitudes, mais parler de lui du mois trop parler de lui était encore moins dans les normes qu'il s'était imposé durant les deux derniers millénaires qui composait son existence. Bien entendu lorsqu'il ne voudrait pas répondre à une question, soit il l'ignorerait ou alors il prendrait la fuite ou bien encore serait il capable de dire franchement que la question le dérange et qu'il refuse de répondre. Pour le moment il comprenait qu'elle souhaite lancer la duscussion, il était ridicule d'avoir rejoint sa table si ce n'était simplement que pour boire en silence sans échanger la moindre parole.

"- Et vous ? Que fait une si charmante personne dans un bar tel que celui ci à une heure si tardive ?"